Proverbes
Que la main de celui qui t'offre un présent ne le regrette jamais.
Charge ta charrette suivant sa contenance.
Le savant tombe dans l'abîme, l'ignorant monte au ciel.
Que l'œuf ne combatte pas avec la pierre.
Si ton bœuf est maigre, sers t'en avec ménagement.
Garde-toi de te mêler de ce qui ne te regarde pas.
Une femme est un bijou que l'on ne porte pas à son cou, mais dans son cœur.
Si tu n'écoutes pas les conseils des femmes, tu manqueras de riz de semence.
Ne prends pas le chemin tortueux, ni le plus court, mais prends celui de tes ancêtres.
L'homme prévoyant n'est jamais pris au dépourvu.
Ne prends pas comme ami celui qui a déjà trahi l'amitié.
Ne fatigue pas tes amis par de fréquentes visites, vois-les de temps en temps quand tu penses à eux.
Quand tu n'as encore tout pesé d'une affaire, ne te presse pas de conclure.
Pour juger d'un procès, il faut connaître la loi ; pour parler d'une affaire, il faut en connaître le fond.
Une fois transporté sur l'autre rive, tu te retrousses pour montrer ton derrière au passeur.
La fortune a ses soucis, la pauvreté a ses tourments.
Quand tu marches, fais attention ; quand tu es assis, réfléchis ; quand tu es couché, médite ; quand tu es en colère, examine.
Quand tu es dans la peine, toujours ta pensée va vers les tiens.
Pour marcher compter trois, pour parler compter quatre.
Si tu comprends peu, ne te presse pas d'agir ; et si tu comprends, n'agit pas tout de suite.
Mieux vaut avoir du bon sens que de se torturer a étudier la loi.
En conduisant ta charrette à petit train, tu arrives chez toi ; à fond de train, tu couches en route.
Quoi qu'il fasse, celui qui est intelligent arrive toujours à la bonne fortune.
Riches, ménagez les pauvres ; Savants, veillez sur les ignorants.
L'homme borné hait l'homme industrieux, l'indigent dépourvu d'industrie hait celui qui possède.
Saisis solidement le cou du serpent, de peur qu'en se retournant il ne te morde.
Plutôt perdre sa bourse que trahir sa parole.
L'écriture est troisième, le verbe premier, le calcul second.
Le mérite ne saurait se mesurer avec le succès.
Un savant ne saurait se mesurer avec un hypocrite.
Quand le tigre s'accroupit, ne dis pas qu'il te salue.
Ne t'aventure pas à manger avec un fou, ne rivalise pas pour casser du bois avec un éléphant.
Sois humble, et les gens te méprisent ; sois impudent, et tu fais la pluie et le beau temps.
Le timide succombe, l'impudent a le succès et atteint un grand âge.
De faibles capacités nuisent à la faculté de s'instruire.
À s'obstiner à vouloir forcer la chance, on perd souvent tout ce que l'on possède.
Si tu aspires au bien, ne commets pas le péché.
On perd des mérites par le péché, on coupe la chance par la colère.
À chaque pagode ses règles, à chacun ses sentiments.
C'est en travaillant qu'on s'instruit, c'est en cherchant qu'on trouve.
Favoriser tes parents, c'est t'éloigner de la loi.
Plutôt être avalé par le caïman que harcelé par le petit poisson.
Ce qu'on chérit nous échappe, ce qu'on déteste on le heurte à tout moment.
Les nœuds du même bambou diffèrent entre eux, le cœur des frères diffère également.
Timide avec ton précepteur, tu ne t'instruis pas ; timide avec ton épouse, tu ne procrées pas.
Lourd comme la pierre, ardu comme un procès.
De ton vivant tout se conserve, après ta mort tout se gaspille.
Si tu hais, ne tire pas (arbalète, arme à feu) ; si tu aimes, n'emprunte pas.
Ne donne pas d'assiettes à laver à l'homme en colère, ni de riz à cuire à celui qui a faim.
Si tu ne peux dormir, ne te force pas à vouloir le faire.
Si tu n'aides pas à ramer, du moins que ton pied ne refoule pas l'eau.
On perd le fil à force de penser, on tombe malade à force de rester couché.
Si tu veux t'instruire, fais l'ignorant.
Qui mange la chair des animaux manque de pitié ; qui boit de l'alcool parle sans mesure.
En se mettant à dix pour cuire l'iguane, on le brûle ; en s'y mettant comme des fourmis, il reste crû.
Bon cœur, pauvre bourse.
Être plein d'idées, mais ne pouvoir les réaliser.
Le vaniteux aux bras ballants, ne te regarde jamais.
L'eau va toujours vers le bas, les termitières se trouvent sur les terres hautes.
L'orfèvre mange sur un plateau cassé, le coutelier mange avec ses doigts.
On supporte d'être logé à l'étroit, mais on ne supporte pas d'avoir le cœur comme à l'étroit.
Il faut de l'eau pour faire la rizière, il faut du riz pour faire la guerre.
Si tu luttes avec un bonze, il ne faut plus respecter sa tête.
Où la charrette casse, l'herbe est foulée.
L'éléphant qui s'enfonce s'accroche aux arbres.
Si tes bras sont trop courts, à quoi bon vouloir embrasser la montagne ?
Quand le maître a du pouvoir, les clients ont des dignités.
Le pouvoir de la langue est illimité, et si tu perds tes biens, c'est aussi par ta langue.
Jouer avec les serpents, c'est te faire mordre.
Ne te hâte pas de t'enorgueillir des témoignages d'estime qu'on t'adresse.
Ne te hâte pas de te réjouir des fautes d'autrui.
Si tu as peur, marche droit sur l'objet de ta peur.
Si tu veux apprendre, gagne l'affection de ton maître.
Brave, peau tailladée ; lâche, peau indemne.
La richesse n'atteint pas trois générations, la pauvreté trois renaissances.