Proverbes
Dieu a créé le monde, la femme a créé le foyer.
Redoutez l'eau dormante, elle est plus dangereuse que l'eau vive.
Si tu ne peux offrir du pain de blé, offre au moins des paroles suaves.
Un mauvais repas déshonore celui qui l'offre.
L'ami est l'ami, mais le frère nous est cher.
Le moulin chante une chanson ; le meunier en chante une autre.
L'honnêteté est comme la goutte d'eau, quand elle tombe, elle se perd.
Tout amoureux d'une jolie femme a ses rivaux.
Le taureau doit devenir aveugle pour ne pas reconnaître son rival.
Un ignorant est comme la lentille : sans envers ni endroit.
Dieu est beau, il est donc naturel qu'il aime les belles.
Le mensonge est un poison suave, il tue quand même.
Quand la tasse est cassée par la maîtresse de la maison, on n'entend aucun bruit.
Si Dieu n'aimait pas les belles, il n'aurait pas créées les femmes.
Quand le plat est rempli, la paix règne au foyer.
Être solitaire est seulement digne de Dieu.
On ne peut pas porter deux pastèques d'un seul bras.
L'argent blanc (disponible) est pour les jours noirs (d'angoisse).
Toi qui confies au passant la chair de ton âme, tu t'en repentiras.
Les fleurs sont les arrhes des fruits.
Toute espérance doit planter ses racines sur une réalité.
Les fleurs sont le langage des anges.
Le monde est une rose, grise-toi de son parfum, et permets à ton ami d'en jouir après toi.
Si Dieu exauçait la prière des chiens, il ferait pleuvoir des os.
On ne jette pas la pierre à un arbre sans fruits.
Une seule pierre peut suffire à chasser cent corbeaux.
Quand le loup se fait vieux, il devient le bouffon du chien.
Tant qu'il y aura un Kurde, il y aura un Kurdistan.
Tous les humains ne sont pas humain.
Tant que tu n'auras pas vu l'enfer, le paradis ne sera pas assez bon pour toi.
Quand le taureau tombe, les couteaux foisonnent sur son cou.
Notre espoir est démesuré, s'il s'étend au-delà du tombeau.
J'accepte la mort, mais non la vieillesse.
L'humanité commence par l'amour et finit par la haine.
Un étranger qui parle ma langue m'est plus cher qu'un compatriote qui l'ignore.
La victoire est à celui qui combat une seconde de plus.
L'argent confère de la valeur aux médiocres, mais seulement aux yeux des médiocres.
Demander constamment est honteux, refuser est deux fois honteux.
Le lion a ses qualités, et le renard a les siennes.
On ne fait pas téter un enfant qui ne demande rien.
Mieux vaut se venger sans mépris que pardonner en méprisant.
S'il obtient toujours son pardon, le coupable ne s'amende pas.
Le monde est peuplé d'aigles rapaces, mais le moineau a le droit de vivre.
Nos soucis parfois sont nos œuvres, il faut savoir s'en délivrer.
Qui mange pour deux doit travailler pour trois.
Le prêtre juge les gens sur leurs actes, et lui se juge sur ses mots.
Le succès ou la défaite dépendent souvent d'un menu détail.
Quand les grands hurlent, les petits tremblent.
Quand les chevaux se donnent des coups de pied, c'est la tête de l'âne qui écope.
Chacun de nous a la liberté de se taire, le mensonge est donc sans excuse.
La volonté d'un sot souvent consacre un mérite.
Les ténèbres parfois nous masquent le soleil, mais il brille quand même.
C'est en estimant son ennemi qu'on se montre digne de le combattre.
Pour bien aimer, il faut comprendre.
L'aveugle a ses consolations.
Le sourd-muet a ses plaisirs.
La solitude est le nid des pensées.
L'âme vagabonde ne connaîtra jamais la douceur de la solitude.
L'ingrat est la première victime de son ingratitude.
Il n'y a que le temps pour te séparer de ceux que tu quittes.
Quand la mort t'offrira sa coupe, porte sans regrets cette coupe à tes lèvres.
Un bon chanteur est capable de chanter, alors même que la demeure croule.
Une langue trop longue est un bâton menaçant sur nos têtes.
Pour conquérir une belle, il faut savoir donner son cœur.
On a coutume de trouver belle l'année qui s'achève.
Nos pères ont mangé tous les raisins verts, et les dents de leurs fils en ont été agacées.
Pour mériter un bon ami, il faut savoir posséder les qualités qu'on réclame de lui.
Ne méprise pas la fleurette solitaire, elle dénonce le printemps.
Le plus beau luxe est la simplicité.
Aie pour amie une femme qui aime la musique et la danse.
Ce n'est pas le rite religieux qui rend la prière efficace, c'est la ferveur de son cœur.
Si tu ne rends pas le premier coup, tu en recevras d'autres.
La récolte dépend du vent et de la pluie, semons quand même.
Qui compte sur le bonheur futur n'est pas digne de vivre l'heure présente.
Sois plutôt la queue d'un paon que la tête d'un âne.
Être fort et parler fort est indélicat.
L'heure de la vie sonne au moins une fois pour chacun de nous, mais nous ne l'entendons pas toujours.
Le danger rend la vie plus savoureuse.
La mort n'est pas l'amie des braves ; le brave n'est pas l'ami des lâches.
Le bon mot n'est qu'une promesse ; l'action est une réalité.
Mieux vaut une vérité qui fait pleurer qu'un mensonge qui fait rire.
C'est en étant sincère qu'on ruse le mieux.
Ô vérité, serais-tu perle, on te trouverait vilaine !
Comme un bon remède, la vérité est amère.
L'époux qui manque d'honneur fais le déshonneur de sa femme.
La perte n'est pas dans les larmes, ni le bonheur dans le malheur d'autrui.
Qui a su profiter de la vie, n'a pas peur de la mort.
Cherche-toi, et tu trouveras Dieu.
La beauté n'est pas dans la valeur du métal, mais dans le travail de l'orfèvre.
Si ce n'est pour agir bien, abstiens-toi.
Un mot suffit pour éclairer un esprit intuitif ; toute une épopée serait insuffisante pour un cerveau obtus.
Les paroles suaves sont le printemps du coeur.
Les mensonges sont orphelins.
La tête d'un oiseau ne fait pas un rôti.
Les menaces n'allongent pas la lame du sabre.
Une femme n'appartient jamais tout à fait à celui qui la prend.
Un mauvais repas déshonore celui qui l'offre.
L'estomac plein n'a pas pitié de l'estomac vide.
C'est en apprenant à souffrir que l'on devient un homme.
Le pouce ne peut se réjouir lorsque souffre l'index.
Une femme dont le regard se tourne souvent vers la porte, n'est pas destinée à être heureuse.
L'aurore n'est qu'un prélude, ensuite, le soleil doit briller.
C'est en te détachant de la masse que tu prouveras ta valeur.
Remets à demain ton repas, mais non ton labeur.
Une maison, deux êtres, un seul esprit : voilà le bonheur.
Un renard éveillé vaut mieux qu'un lion endormi.
Le déshonneur est plus terrible que le tombeau.
Si tu ne peux pas construire une ville, construis un coeur.
Tout homme qui frappe son épouse n'est qu'un lâche.
Le don vient du coeur, non de la fortune.
Tout coq est brave dans sa basse-cour.
L'âne en faisant un pèlerinage ne devient pas pèlerin.
Se vanter d'une belle action est plus facile que de la réaliser.
Trois choses constituent l'honneur d'un Kurde : la femme, l'arme et le cheval.
Le voleur se figure que tout le monde lui ressemble.
Le sot qui ne se risquerait pas à attaquer un âne, s'en prend au lion.
Un zeste d'impatience ruine un grand projet.
Une goutte d'impatience fait déborder la tasse.
La langue fait le malheur de la tête.
Les déshérités ne trouvent de secours qu'en Dieu.
La trop grande fatigue du corps vient de l'ignorance du cerveau.
Prier est une chose ; gouverner en est une autre.
Si tu es chasseur, parle de la chasse.
La modestie est agréable, mais ses conséquences sont fâcheuses.
Le voleur préfère que le marché soit animé.
Le menteur est pareil à une source intermittente.
Un testament ne fait pas mourir.
Plus le lac est profond, plus il est glorieux d'y nager.
Ce que tu sèmes aujourd'hui, te le récolteras demain.
La grâce verdoie sur la terre du bienfaiteur.
Le secret le moins gardé fait le tour du monde.
Si la chose donnée ne vaut pas qui la donne, le cadeau est indigne.
Tout arbre a été un arbuste.
Il est des oiseaux dont la chair est comestible, et d'autres qu'il faut nourrir avec de la chair.
La cruche ne revient pas toujours intacte de la fontaine.
Si l'on s'assied près du forgeron, on s'expose à recevoir des étincelles.
Quand on a été mordu par le serpent, on redoute le bruit d'une corde.
Qui se connaît bien est un homme éclairé.
Un sot est comme la chandelle, il n'éclaire pas sa base.
Une rose ne fait pas le printemps.
Sans le coq qui chante, l'aurore luirait quand même.
La sagesse est le bénéfice du malheur.
Il n'a qu'une tête, mais il a mille amours.
L'imbécile ne possède pas même un cheval, et il construit une écurie.
Il faut se rendre utile aux parents et aux amis avant de servir autrui.
C'est en tombant que le cavalier apprend à monter.
La femme qui se couvre trop se découvre en attirant l'attention sur elle.
La vache est morte, nous voici privés de petit lait.
On coupe la tête du coq quand il chante avant l'heure.
Le temple de l'amoureux est dans le cœur de la femme qui l'aime.
Quand le frère est soutenu par le frère, il n'y a que Dieu pour les éprouver.
Revenir sur ses pas quand on a fait fausse route, c'est encore ce qu'on peut faire de mieux.
Le poulet du voisin nous semble avoir la grosseur d'un dindon.
Si tu es riche, tu ne manqueras pas d'oncles paternels et maternels.
Avec la bonté on peut faire se mouvoir un éléphant.
Quand le plat est rempli, la paix règne au foyer.
La richesse couvre tous les défauts.
En y mettant le prix, tu parviendrais à faire chasser le prêtre de la mosquée.
Tue l'ours d'abord, ensuite tu pourras vendre sa peau.
On ne discute pas le prix du poisson qui est encore dans la mer.
L'homme ruiné pense à ses anciens amis et à ses anciennes créances.
Le plus petit ennemi peut susciter de grands malheurs.
Il prend part au bonheur du loup, mais il prend aussi part au deuil du mouton.
Les douces paroles font sortir le serpent de son trou.
En marchant à quatre pattes, on ne pourra jamais conquérir Bagdad.
Proverbe kurde ; Les proverbes et adages du Kurdistan (1936)
Quand on manque de moyens, il faut courber la tête.
Certaines se délectent du miel, et d'autres n'ont que les piqûres des abeilles.
Quand le berger veut, il parvient à tirer du petit lait d'un bouc.
Il n'y a pas plus malin que le renard, et pourtant les marchés regorgent de sa peau.
Tous ceux qui ne sont pas à la guerre sont des lions.
Si la maîtresse casse, c'est un accident ; si la servante casse, c'est une faute.
La bouche n'est pas un trou de mur qu'on puisse fermer avec de la boue.
Quand la maison est pleine de coqs, le matin est tardif.
Ils se sont rendus à la maison du mort, mais chacun a pleuré sur ses propres morts.
En taillant ses poils, un chien ne devient pas lévrier.
Le voleur qui n'est pas démasqué est un roi.
Le hérisson frotte sa tête contre ses piquants, et les trouve mous.
Donne le lait de l'automne à ceux qui te sont chers.
L'homme patient est le roi de l'Egypte.
La main lave la main, et ensuite les deux mains lavent le visage.
Le renard bavard se laisse toujours prendre au piège.
Si la nuit devient noire, fais-toi plus noir encore.
Quand l'homme se fait loup, le loup n'ose pas s'attaquer à lui.
Le bruit de la grosse caisse est agréable de loin.
Un estomac rassasié ne soupçonne pas la faim.
Il ne voit pas la charrue qui est dans son pré, mais il voit l'épingle dans le pré du voisin.
Je te dis que c'est un mâle, et tu me conseilles de le traire ?
Quand la langue ne peut pas se taire, l'âme ne connaît pas le repos.
Avec un bon cheval, le fouet est inutile.
Le cheval court, et c'est le cavalier qui se glorifie.
Quand les chauves meurent, les regrets en font des têtes bouclées.
Si tu as du temps à perdre, tu peux t'amuser à être témoin.
Si tu es riche, tu peux te permettre d'être garant dans une affaire.
Ne t'endors pas dans l'ombre du renard, laisse-toi plutôt dévorer par le lion.
Oublie ta bonne action, Dieu, lui, s'en souviendra.
Le mouton et le loup peuvent finir par s'entendre.
La guerre est préférable à l'oisiveté.
Aie confiance en ta patte, ô lion, car le saint cheikh ne viendra pas te secourir.
Le chat, ne pouvant s'emparer du rôti, décréta : Pour honorer mon père, je ne mangerai pas.
Qui creuse un fossé pour son ami y tombe.
L'été est le père des pauvres.
Qui grandit trop vite périra plus vite.
L'homme intelligent arrive à faire sortir le pain de la pierre.
Quand on a de la chance on peut bien semer du sel, il pousse en herbe.
Avec de la patience, le raisin finit par devenir sucré.
Si tu piques, sois au moins une abeille industrieuse.
Vous donnez votre suc, dit l'abeille aux fleurs, mais c'est moi qui fabrique le miel.
Quand on conseille au loup de marcher devant les moutons, il objecte qu'il a mal aux pieds.
Personne ne dit : Mon petit lait est aigre.
Soyez braves : on ne meurt qu'une seule fois.
La peur est le tombeau du loup.
Toute chose se casse en devenant trop mince ; l'homme se brise en devenant fort.
La caverne du lion n'est jamais dépourvue d'os.
Les petits du serpent sont toujours des serpents.
Le renard n'a pas faim : le raisin est vert.
Acheter trop bon marché, c'est mettre de l'eau dans une outre percée.
Les pieds portent le fardeau d'une cervelle vide.
Esprit léger, lourd fardeau.
La poule a voulu se faire aussi grosse que l'oie, elle en a éclaté !
Ne glorifie pas celui qui est sans mérite, et ne fabrique pas une selle d'âne avec de la soie.
Si l'on accepte une complaisance, il faut déposer son poignard.
Ce n'est pas en prononçant le mot Douceur que la langue devient douce.
On peut présager une nuit noire à la couleur du crépuscule.
Le frère est le frère, mais les affaires sont les affaires.
Qui aime la rose aime l'épine.