Si l'obstacle est trop haut, ne t'entête pas à vouloir le franchir, contourne-le. |
La moindre difficulté arrête le premier des ignorants. |
Reprenez en public moins qu'en particulier. |
Faible, on approuve tout ; dur, on n'approuve rien. |
Les pères dans la guerre enterrent leurs enfants. |
Le mouvement du chef est le repos de tous. |
Courbe le bâton vert et forge le fer rouge. |
Interprétez toujours la conduite de vos amis par l'endroit le plus favorable, jusqu'à ce que vous appreniez quelque chose qui lasse votre patience. |
L'exigence est source de progrès et de perfection. |
Qui se justifie sans être accusé se rend coupable. |
Aider un seul ami dans la nécessité vaut mieux que cent bienfaits mal distribués. |
Rien ne cache mieux ce que l'on est que le silence. |
Il n'y a pas de grandeur d'âme à se venger. |
L'envie ne connaît point le repos. |
Le coeur de l'insensé est dans sa bouche, la langue du sage est dans son coeur. |
Prenez exemple sur ceux qui ont réussi, ainsi vous progresserez. |
Soyez sincère, quand même votre sincérité devrait vous coûter la vie. |
On est sage à proportion qu'on a reçu une bonne éducation. |
Qui vit à crédit vend sa liberté. |
Qui sait de quoi il est capable ne connaît point l'insuccès. |
Un bon métier vaut mieux que de tendre la main. |
La bonne foi se paie par la bonne foi. |
Quoique notre corps n'opère pas par lui-même la vertu, il en est en quelque sorte le soutien ; il est par rapport à l'âme ce qu'une barque est par rapport au pilote : la barque n'agit pas par elle-même, mais elle est nécessaire au pilote pour qu'il puisse agir. De même, notre corps n'opère pas la vertu par lui-même, mais il est nécessaire à l'âme pour qu'elle puisse l'opérer. Il faut donc le conserver le plus que l'on peut, pour avoir occasion de pratiquer plus longtemps la vertu. |
L'homme dépourvu de connaissances ne se fera jamais remarquer, malgré tout l'éclat de sa jeunesse, de sa beauté et même de sa naissance ; il ressemble à une belle fleur qui n'a aucun parfum. |
La fortune vient les fers aux pieds ; mais lorsqu'elle se retire, elle les rompt tous par l'effort qu'elle fait pour fuir. |
De tous les vices, il n'en est aucun de plus nuisible que la fureur du Jeu : on ne joue d'abord que par complaisance ou par désœuvrement ; on ne donne que des moments au jeu, puis des heures, puis des nuits entières ; et c'est ainsi que la passion, s'allumant par degrés, dévore le temps, plus cher que l'or, et fait oublier les devoirs les plus sacrés. La ruine à ce métier est le partage du plus grand nombre. Ceux qui prospèrent aujourd'hui, demain seront dans la misère. Cependant ils triomphent ; ils ne doutent plus de rien lorsqu'ils ont dépouillé quelqu'un : attendez, ils seront dépouillés à leur tour. |
L'échanson de la destinée présente aux mortels une coupe remplie, tantôt d'une liqueur délicieuse, tantôt d'une liqueur plus amère que le fiel : Le sage la vide avec confiance ; aussi impénétrable aux rigueurs de la fortune qu'en garde contre ses faveurs, il ressemble à un rocher contre lequel les flots irrités viennent se briser. |
La vertu à la fin se décèle, comme le musc se fait sentir, quelque soin qu'on prenne de le cacher. Il n'en est pas de même de la vanité, celle-ci veut s'infiltrer partout. |
Un diamant avec quelques défauts est préféré à une simple pierre qui n'en a pas. |
Les hommes font paraître de la folie en cinq occasions différentes : lorsqu'ils établissent leur bonheur sur le malheur d'autrui ; lorsqu'ils entreprennent de se faire aimer par la rigueur ; lorsqu'ils veulent acquérir la science au sein de la mollesse et des plaisirs ; lorsqu'ils veulent se créer des amis sans faire des avances, et lorsqu'étant amis, ils ne veulent rien faire pour secourir leurs amis dans le besoin. |
Les maux que nous faisons aux autres nous poursuivent, ainsi que notre ombre suit notre corps. |
La familiarité des grands est périlleuse, c'est un feu auquel on se brûle. |
Sois juste envers ton domestique, si tu veux t'assurer son attachement et son exactitude ; que tes ordres soient raisonnables, si tu veux une prompte obéissance : homme, il a l'esprit de l'homme ; la rigueur et la sévérité peuvent inspirer la crainte, et jamais l'amour. |
Le corps est fortifié par les nerfs, l'âme doit être corroborée par l'amitié. |
Instruisez l'enfance dès que son esprit devient capable d'instruction ; mais ménagez sa faiblesse, et sachez vous accommoder à sa raison naissante ; laissez à cette jeune fleur le temps de s'épanouir, et ne la flétrissez pas toujours en l'échauffant imprudemment dans votre sein. |
Il ne faut pas se fier aux apparences : le tambour avec le bruit qu'il fait, n'est rempli de rien. |
Il n'y a pas de maladie plus dangereuse que le défaut de bon sens. |
À force de nous mentir, on ne croit plus le menteur même quand il nous dit la vérité. |
Il en est du mensonge comme d'une plaie qui laisse une cicatrice après elle. |
L'homme doit se nourrir ; mais il ne suffit pas qu'il nourrisse son corps, il doit se nourrir tout entier, et surtout alimenter son intelligence qui est la plus belle partie de lui-même. |
Qui ne détruit pas le malheureux « moi » ne sera jamais capable de rien de grand. |
Il vaut mieux battre le fer sur une enclume que de rester debout les bras croisés. |
Les amis intéressés ressemblent aux chiens des places publiques, qui aiment mieux les os, que ceux qui les leur jettent. |
L'aumône du riz est sans contredit la plus estimée, mais la douceur de la parole la surpasse. |
Ne méprisez jamais personne ; regardez celui qui est au-dessus de vous comme votre père, votre semblable comme votre frère, et votre inférieur comme votre fils. |
Celui qui, dans les différents événements de la vie, se livre avec impétuosité à son premier mouvement ou qui agit avant de réfléchir, commet souvent des fautes, et s'expose à beaucoup de dangers. Le sang froid et la tranquillité d'âme lui font éviter les uns et les autres. |
Le ciel donne de la pluie à la terre, mais la terre ne renvoie au ciel que de la poussière : c'est qu'on ne tire d'un vase que ce qu'il contient. |
L'homme d'un bon naturel est un vase d'or, qui se rompt avec peine et qu'on raccommode aisément. |
L'homme d'un mauvais caractère ressemble à un pot de terre, facile à casser et difficile à recoller. |
L'homme de bien ne conçoit jamais de haine, il pardonne même au méchant qui le maltraite. |
Sois toujours pourvu du nécessaire suivant ta condition ; mais ne fais pas toute la dépense que tu pourrais faire, afin que l'économie de ta jeunesse soit ta consolation dans un âge plus avancé. |
Le plus près que l'homme puisse approcher du bonheur, dans la carrière de la vie, c'est de posséder la liberté, la santé et la paix du cœur. |
Le pain dérobé par le méchant se change en poussière dans sa bouche. |
L'affabilité est l'ornement de la grandeur : la fierté ne sied que dans l'infortune. |
Il ne faut pas tendre la main si loin qu'on ne puisse la retirer sans danger. |
Qui sait écouter et se taire sait apprendre et retenir. |
Dans le pays de l'amitié, l'on ne connaît pas la distance d'un lieu à un autre ; rien n'est près, rien n'est loin : l'ami, quoique absent, est toujours présent à l'ami par l'imagination. Si l'éloignement sépare leurs corps, la pensée réunit leurs âmes. |
Toute famille a un crocodile au fond de sa citerne. |
Ce qui n'est pas fait avec le temps est fait contre le temps. |
Une demi vérité est pire qu'un mensonge entier. |
Pour connaître les hommes, il faut les manger avec beaucoup de sel. |
La chambre du malade est le royaume du médecin. |
Une femme résolue est pire qu'un troupeau d'éléphants. |
L'amitié est la sympathie de deux âmes égales. |
Le respect et la sincérité sont les liens de l'amitié. |
Tout ce qui est écrit continue de vivre ; tout ce qui n'est que parler meurt. |
On plie à son gré le bois vert, mais quand il est sec, on ne peut le redresser qu'avec le feu. |
La flèche du mépris perce même l'écaille de la tortue. |
L'aumône est le sel des richesses, sans elle, celles-ci se corrompent. |
Fais du bien et jette-le à la mer ; si les poissons l'ignorent, Dieu le saura. |
Avec la sagesse commence le repos du corps et de l'esprit. |
La langueur du regard vaut mieux que le regard assuré. |
Entre la coupe et les lèvres, il y a place pour un malheur. |
Tout arrive, même ce qu'on désire. |
Un crin suffit à un petit garçon pour conduire un éléphant. |
Les malheurs viennent par troupes. |
Mariez-vous, vous ferez bien ; ne vous mariez pas, vous ferez mieux. |
Un acte vaut mieux que mille discours. |
Si tu as un ami, visite-le souvent, car les épines hérissent le chemin où personne ne marche. |
Où un Turc met le pied la terre reste sept ans sans produire. |
Rejette les services que t'offre un homme intéressé, c'est un piège qu'il te tend, et tu ne seras jamais quitte avec lui. |
La mémoire est préférable à un grand amas de livres. |
Le repos de l'âme consiste à ne rien espérer. |
On est libre sans espérance, et l'espérance est esclave. |
Qui croit beaucoup, beaucoup se trompe. |
Le moyen de ne pas s'ennuyer, dans les bonnes compagnies, est d'y dire de bonnes choses ou de se taire et d'écouter les autres. |
Que tes divertissements ne soient point trop chers, de peur que la peine de te les procurer ne surpasse l'agrément de leur jouissance. |
Une femme qui conduit la dépense suivant ses revenus, donne une bonne réputation à son mari. |
C'est posséder un trésor que de jouir d'une santé parfaite. |
Reprendre une personne devant tout le monde, c'est l'insulter. |
L'homme le plus méprisable est celui qui ne pardonne jamais. |
Le moyen le plus sûr pour vivre en repos est de tenir la bride à ses passions. |
Si tu veux que ton mérite soit reconnu, reconnaît le mérite d'autrui. |
L'homme violent est digne de haine, mais s'il s'aperçoit qu'il est haï, il devient encore plus dangereux. |
Rien n'est plus difficile que de se connaître soi-même. |
Qui s'attache à l'inutile perd l'utile. |
L'espérance nous attache à la vie en nous promettant chaque jour un lendemain plus heureux. |
Le monde est un enfer pour la bonté, et un paradis pour la méchanceté. |
Les bienfaits sont la meilleure solution pour fermer la bouche à la médisance. |
Le tombeau est le port où nous arrivons tous après une navigation plus ou moins orageuse. |
Il faut courber le bâton quand il est vert, et le fer quand il est rouge. |
L'offense la plus fâcheuse est celle qui provient d'un ami. |
La souplesse et la complaisance ont plus fait de fortune que l'esprit et le mérite. |
Celui qui tend des pièges à l'innocence est le plus pervers de tous les hommes. |
Ceux qui proclament la victoire ne sont pas toujours ceux qui y ont le plus contribué. |
Le désespoir n'appartient qu'aux âmes débiles. |
La trop grande crédulité est aussi nuisible que l'extrême défiance. |
Mille fois heureux celui que la philosophie met à l'abri des tourments de ce monde. |
Prépare-toi au malheur avant qu'il arrive, il sera moins cuisant. |
Ne te laisse pas séduire par l'éclat du monde, c'est un monstre dangereux qui, quoique recouvert d'une belle peau, n'en est pas moins redoutable. |
Trop d'huile dans la lampe submerge la mèche. |
On n'a rien sans peine, il faut plonger dans les abîmes de la mer pour avoir des perles. |
Plus l'ignorant est élevé, et plus son ignorance paraît : c'est une grue dans un troupeau d'oisons. |
Le tambour avec tout son bruit n'est rempli que de rien. |
Il y a des roses qui ont cent feuilles, il n'y en a point qui durent cent jours. |
Que ta conscience soit ta seule divinité. |
Il faut avoir les mains nettes pour aller à la recherche des vérités, n'en trouve pas qui veut. |
La nature ou le grand tout, n'est que la somme infinie d'infiniment petits. |
Etudie l'homme, et non pas les hommes. |
La véritable philosophie est la théorie de la vertu. |
Donnez la forme d'un berceau à la sépulture de l'enfant mort dans le premier âge. |
Que chacun soit enseveli dans le champ de ses pères. |
Une mère sage ne confiera la garde de sa fille à personne. |
Sois dans ta maison comme la loi dans une ville. |
Le caractère fait l'homme, et non pas l'esprit. |
Qui frappe sa femme se frappe lui-même. |
La femme ne doit avoir de censeurs que son mari ou son père. |
Quand tu es enceinte, il faut être sage pour deux. |
Le sein maternel est la propriété de l'enfant, comme la terre est celle de l'homme. |
Ne renonce jamais aux grâces pour plaire aux hommes, sois toujours femme. |
L'ordre est le plus bel ornement du ménage. |
L'épouse boira dans la coupe de son mari, jamais dans celle d'un autre. |
L'épouse n'aura pas d'autres dieux que ceux de son mari. |
Aime tes amis comme des frères, et non tes frères comme des amis. |
Demande à l'abeille si les fleurs ne servent qu'à faire des bouquets. |
La physionomie n'est belle que quand elle est le reflet d'une belle âme. |
Ne te crois pas dispensée de rougir parce que tu portes un voile. |
Que le vieillard célibataire cède le pas au père de famille plus jeune que lui. |
Fermons les yeux sur les défauts du vieillard, redresse-t-on le fer quand il est refroidi ? |
L'amandier rapporte plus de fruits à mesure qu'il devient plus vieux. |
Ne fais pas brusquement passer ton fils du lait au vin. |
Recommande à ton enfant d'attacher une guirlande à l'arbre qu'il a dépouillé de son dernier fruit. |
Dans la main de tes enfants, remplace de bonne heure les jouets par les instruments de travail. |
Qui passe les êtres au crible sera passé au tamis. |
L'imagination est un vaste pays où l'on s'égare aisément. |
Garde-toi bien de secouer l'arbre encore jeune, qui n'a pas toutes ses racines. |
Place le lit de l'enfant paresseux dans le voisinage du coq matinal. |
Sois la corbeille qui ramasse et conserve pour demain les restes d'aujourd'hui. |