Proverbes
Plus on pilera l'ail et plus il sentira.
Les enfants sont un pont pour aller au ciel.
Les chemises de tous sèchent sous le même soleil.
Tant qu'elle n'a pas accouché, la femme est ravissante ; après l'accouchement, elle est mère.
Tant qu'elle n'a pas accouché, la femme reste étrangère.
Éprouve ta virilité avant de prendre femme.
Qui n'est pas amoureux n'est pas homme.
La femme est le miroir de l'homme.
La langue des hommes est le fouet de Dieu.
On n'échappe ni à la mort ni à un hôte.
Un véritable ami est toujours le miroir de son ami.
Deux sabres ne tiennent pas dans le même fourreau.
On ne peut pas voler avec les ailes des autres.
On ne mettra pas deux fois un pot de bois sur le feu.
Chaque nuage ne donne pas de pluie.
L'énigme résolue paraît facile.
Le chien chez son maître est un lion.
La cruche neuve garde l'eau fraîche.
Une injustice également partagée est la justice même.
Le vrai musc est celui qui répand son parfum, et non celui que vante le droguiste.
La main de l'honnête homme est une balance.
Le voleur va dans une direction, et le volé dans mille.
Nul n'a appris de moi le tir à l'arc, qu'il n'ait fini par faire de moi sa cible.
Le bienfait revient à la porte de son auteur.
Le mendiant reste toujours mendiant, même si on lui donne le monde entier.
L'or posé sur l'acier ramollit ce dernier.
La nécessité est une seconde captivité.
La colère de l'homme est sa pierre de touche.
Même conduit à la Mecque, l'âne de Jésus reviendra âne.
La cruche ne suinte que ce qu'elle contient.
Une centaine de citadins ne peuvent dénouer le nœud fait par un paysan.
La crainte est la sœur de la mort.
Le sommeil est le frère de la mort.
Un compliment spontané apporte du baume au cœur.
La modération est un arbre qui a le contentement pour racine, et le repos pour fruit.
Se courtiser, s'aimer, se disputer, se séparer puis se maudire, ainsi vont l'homme et la femme.
Un âne qui porte sa charge vaut mieux qu'un lion qui dévore les hommes.
L'ignorance est une rosse qui fait broncher celui qui la monte, et qui fait rire de celui qui la mène.
Qui brûle à midi des essences précieuses manquera bientôt d'huile pour la faire brûler la nuit.
Celui qui creuse dans le chemin d'un autre un puits pour l'y faire tomber s'ouvre souvent, par son impudence, un chemin sans terre pour s'ensevelir.
Le monde est semblable à un vieux château à demi ruiné et bâti sur le courant rapide d'un torrent qui en emporte sans cesse quelque pièce : c'est en vain qu'on pense le réparer avec une poignée de terre.
Trois motifs portent à rechercher le monde : les honneurs, les richesses et les plaisirs. Vivez retiré, vous acquerrez l'honneur ; contentez-vous de ce que vous possédez, vous voilà devenu riche ; méprisez le monde, vous aurez atteint le vrai plaisir, qui est le calme.
Chaque feuille d'un arbre vert est, aux yeux du sage, un feuillet du livre qui enseigne la connaissance du Créateur.
Le corps de l'homme doit être considéré comme un fourreau dont l'âme est le sabre : c'est le sabre qui tranche, et non le fourreau.
Ce qui distingue un homme d'esprit d'un sot, c'est qu'un sot se flatte lui-même, et qu'un homme d'esprit flatte les autres ; mais c'est sottise encore de flatter les autres : ce qu'on y gagne quelquefois ne vaut jamais ce qu'on y perd.
Quatre choses ne doivent pas nous flatter : la familiarité des princes, les caresses des femmes, le rire de nos ennemis, et la chaleur de l'hiver, car ces quatre choses ne sont pas de durée.
Qu'un aveugle amour ne vous fasse point mépriser le plus grand des périls.
L'homme est la plus parfaite de toutes les créatures, et le chien une des plus viles : cependant le chien reconnaissant l'emporte sur l'homme ingrat.
Le diamant tombé dans le fumier n'en est pas moins précieux, et la poussière que le vent élève jusqu'au ciel n'en est pas moins vile.
Un homme sans argent est comme un oiseau sans ailes, ou un navire sans voiles.
Rien ne convient mieux à l'ignorant que le silence.
Donne à ton manteau assez d'ampleur pour pouvoir, en cas de besoin, y abriter ton voisin.
La résolution a rendu plus d'une femme chaste et plus d'un poltron hardi.
Ne ris pas sans sujet, et surtout ne sois pas le premier à rire de ce que tu dis, si tu ne veux t'exposer à rire seul.
La politesse veut qu'on parle peu, et la probité qu'on ne parle mal de personne.
Qui donne dans la fortune recueillera dans l'infortune.
Le sage, tout en s'abandonnant à la fortune, se méfie continuellement d'elle : il ne sait si le jour qui luit se prolongera pour lui jusqu'au soir ; mais dans sa résignation, il prend les événements comme ils se présentent, et les choses pour ce qu'elles valent.
Il faut que la jeunesse ait sa fougue et ses travers : le vin qui a le plus écumé est souvent le meilleur.
Ne déprise pas le mérite d'autrui, si tu veux que le tien paraisse.
On ne cueille point le fruit du bonheur sur l'arbre de l'injustice.
L'imagination est une vaste plaine où l'on risque de s'égarer si l'on n'est conduit par la raison.
Cultive un petit champ, et tu auras moins de peine qu'en exploitant de vastes domaines.
Ne te lie jamais avec huit espèces de personnes, si tu ne veux qu'il t'en arrive mal : avec un envieux, avec celui qui n'aura pas d'égards pour toi, avec un ignorant, avec un insensé, avec un avare, avec un menteur, avec un homme du vulgaire, ou avec un calomniateur.
Chacun doit parler de sa profession, et jamais de celle des autres.
Toute chose ici-bas dérive d'une cause plus ou moins cachée.
Les fous sauront priser la sagesse lorsque les chiens pourront lécher la lune.
Ne mens jamais, cela est infâme.
Qui est bienfaisant est véritablement homme.
L'avarice est une passion qui augmente avec l'âge.
Notre habit règle la réception que nous font la plupart des hommes du monde.
On ne connaît ses amis qu'après avoir eu recours à eux.
Mieux vaut arroser son champ de sa sueur que d'avoir les bras croisés parmi les grands.
La science pour l'homme inexpérimenté est comme une arme tranchante entre les mains de l'enfant ; il ne peut s'en servir, et elle peut lui faire beaucoup de mal.
Les mots d'amour ne sont point de ceux que l'on peut prononcer.
On n'appelle pas le tigre pour chasser le chien.
Dans le doute, abstiens-toi.
La compassion pour les méchants est une injure pour les bons.
Qui donne conseil à un homme rempli de lui-même a lui-même besoin de conseil.
Si devant servir aujourd'hui ton prochain, tu attends à demain, fais pénitence.
Le plus dangereux de tes ennemis est la luxure qui t'habite.
Ne donne pas de lait aigre à celui qui te demande l'aumône.
Les calamités sont les nuages de notre vie.
La sagesse et la sobriété habitent la même maison.
Il y a dans ce monde des gens propres à tout, et d'autres qui ne sont bons à rien.
L'ambition ne se rassasie jamais.
Le génie de l'homme est comme une épée dont le corps est le fourreau : c'est de cette lame et non du fourreau, si décoré qu'il soit, que l'on doit faire cas.
L'impatience aggrave l'affliction.
Le temps, plus rapide qu'un fleuve, entraîne avec lui rires et plaisirs.
La crainte et l'espérance sont les deux ressorts les plus puissants du gouvernement.
La royauté éternelle appartient à Dieu seul.
Un sage qui se tait vaut mieux qu'un fou qui parle.
L'infortune éprouve l'amitié comme le feu éprouve l'or.
Les femmes sont des chattes qui retombent toujours sur leurs pattes.
Quand le malheur frappe à ta porte, prépare bien ton cœur, car il ne frappe jamais un seul coup.
Nul être sans défaut, personne n'est parfait en ce monde.
Avant de prendre la main d'un homme, demande-toi si elle ne te frappera pas un jour.
Sans la patience, il n'y a pas de sagesse.
La jalousie est une lampe allumée au-dessus de l'amour.
Une langue trop longue raccourcit la vie.